Gounod Mireille Mistral
Scène et air de La Crau
Voici la vaste plaine et le désert de feu !
Dieu bon ! Fais que Mireille accomplisse son vœu.
En marche, en marche, en marche
Ainsi que Maguelonne,
Les ailes de l’amour
Et le vent de la foi,
Les ailes de l’amour
Et le vent de la foi,
Sous le ciel ardent qui rayonne,
Jadis l’emportaient comme moi !
Ni de la mer l’onde écumante,
Ni les éclairs, ni la tourmente,
Ni les traits enflammés du jour,
N’ont arrêté la pauvre amante,
La pèlerine de l’amour (bis).
Elle fait quelques pas
Mais le ciel m’éblouit !... Le jour m’aveugle...
Elle s’arrête
Où suis-je? Je me sens prise de vertige !
Tendant les mains vers l’horizon
Et là -bas, là -bas, ô prodige
Dans l’azur transparent des cieux,
Quel rêve de terre promise !
Tout à coup, tout à coup, surgit à mes yeux !
On voit au loin se dessiner dans le ciel, par un effet de mirage, une ville miraculeuse au bord d’un grand lac entouré d'arbres
Est-ce Jérusalem et sa pieuse église
Ou le tombeau des Saintes de la Mer (bis)
L’image disparaît peu à peu et s’efface
Mais non la vision s’évanouit dans l’air
L’image ailée s’est envolée. Ah !
Elle s’élance en avant et s’affaisse tout à coup en poussant un cri de douleur et en portant ses mains à son front
De sa flèche d’or
Le soleil m’a blessée !...
Je meurs, adieu Vincent, adieu !...
Pleure ta fiancée !
Mireille s'écroule sur le sol, évanouie, tandis que s'entend au loin l'air du pâtre sur sa musette.
Sur la dernière mesure, Mireille revient à elle
Non, non je ne mourrai pas !
Je ne veux pas mourir, marchons encore, marchons encore !
En marche, ainsi que Maguelonne !
Les ailes de l’amour et le vent de la foi,
Sous le ciel ardent qui rayonne
Jadis l’emportaient comme moi !
Ni de la mer l’onde écumante,
Ni les éclairs, ni la tourmente,
Ni les traits enflammés du jour,
N’ont arrêté la pauvre amante,
La pèlerine de l’amour.
En marche !
En marche !
En marche !
Ah !…
Elle s’éloigne en chancelant…