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Si l’on excepte le côté fleur bleue du poème de Victor Hugo, seule demeure "Dans les ruines d’une Abbaye"la mélodie fauréenne dans toute  son exquisité.
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DANS LES RUINES D’UNE ABBAYE (Victor Hugo / Gabriel Fauré n°3)
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Seuls, tous deux, ravis, chantants, comme on s’aime ;
Comme on cueille le printemps qu Dieu sème,
Quels rires étincelants dans ces ombres,
Jadis pleine de fronts blancs, de cœurs sombres,
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On est tout frais mariés,
On s’envoie, les charmants cris variés
De la joie frais échos mêlés auvent qui frisonne,
Gaieté que le noir couvent assaisonne,
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Seuls tous deux ravis, chantants, comme on s’aime,
Comme on cueille le printemps que Dieu sème,
Quels rires étincelants, dans ces ombres,
Jadis pleines de fronts blancs, de cœurs sombres,
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On effeuille des jasmins sur la pierre
Où l’abbesse joint les mains en prière,
On se cherche, on se poursuit
On sent croître ton aube amour dans la nuit
Du vieux cloître
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On s’en va se becquetant, on s’adore
On s’embrasse à chaque instant, puis encore,
Sous les piliers, les arceaux, et les marbres :
C’est l’histoire des oiseaux dans les arbres.
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